Bilal Hassani | L’interview pour What The France
Avec seulement un titre au compteur, Bilal Hassani a presque réussi en deux jours à vendre l’intégralité des places de l’Olympia. Le magazine Billboard l’appelle la nouvelle « Reine » de la pop et le monde de la mode le célèbre. Après sa participation à The Voice Kids France il y a 5 ans, où il chantait « Rise like a Phoenix » de Conchita Wurst, il s’est fait un nom avec sa chaîne YouTube. Il a notamment été remarqué pour son interprétation de « Djadja » d’Aya Nakamura (plus de 6 millions de vues).
Bilal Hassani a grandi avec la musique de Freddie Mercury, David Bowie et Michael Jackson. Ses influences incluent également des divas des années 90 comme Mariah Carey ou Whitney Houston. Il est un grand fan de l’Eurovision et son enthousiasme s’est manifesté lors du concours préliminaire français « Destination Eurovision ». C’est ainsi qu’il a remporté son billet pour Tel-Aviv avec sa chanson « Roi », écrite et composée par lui-même. Il a été à cette occasion l’un des plus jeunes représentants de la France à l’événement lors duquel il a décroché la 16ème place. Bilal n’a pas été déçu, car comme il le dit lui-même : « Quand je suis monté sur scène pour jouer « Roi », j’avais déjà gagné ». What The France est parti à la rencontre du jeune artiste !
WTF : Bonjour Bilal, ravi de pouvoir faire cet interview avec toi ! Tes looks sont vraiment extraordinaires : suis-tu un modèle particulier ? Y a-t-il des gens ou des choses dans la vie de tous les jours qui influencent ton choix de vêtements ou de maquillage qui ont forgé ta personnalité d’artiste ?
Bilal : Il n’y a pas qu’une personne en particulier qui m’inspire. Mon inspiration vient de nombreuses sources différentes, y compris des gens que je vois dans la rue ou sur Instagram. J’ai aussi beaucoup d’idées qui me viennent des clips que j’ai vus quand j’étais enfant, surtout ceux de Michael Jackson et Mariah Carey.
WTF: Quel est le concert qui t’a le plus marqué ?
Définitivement le Mrs. Carter Show le 24 avril 2013 à Paris Bercy, Beyoncé m’a beaucoup impressionné. C’était la première fois que je la voyais sur scène. C’est ce genre de concert qui me donne envie de changer le monde. Ca m’a motivé pour écrire plus de chansons, pour me donner plus les moyens de réussir, une sorte de « kickstart » pour trouver ma propre voix et aussi pour developper mon propre art.
WTF : Qu’est-ce que tu écoutes en boucle en ce moment ?
Beaucoup de choses différentes, mais surtout les deux premiers albums de Jojo (« Get out »). J’aime aussi beaucoup écouter Rosalía en ce moment, je suis un grand fan ! Et ce qui m’accompagne aussi, c’est la bande-son de la comédie musicale britannique « SIX – The Musical », qui raconte l’histoire des six épouses d’Henry VIII et qui est retranscrite sous forme de concert pop.
WTF : Quel est ton « guilty pleasure » musical ?
C’est difficile à dire, parce que j’aime assumer des choses qui ne sont pas assumables, même si d’autres disent que les chansons sont de mauvais goût. Je pense par exemple que les boys bands typiques « trashy » comme les Backstreet Boys sont géniaux – c’est de la pop excellente. Ma chanson préférée est « The Call ». J’ai généralement très peu honte et particulièrement en ce qui concerne la musique.
WTF : Quelles cultures ont influencé ton style musical ?
Surtout la France et les Etats-Unis, mais pas seulement. Bien sûr de grandes voix comme Dalida, Georges Brassens, Piaf ou encore des chanteuses comme Lorie ou Nâdiya, qui étaient connus au début des années 2000. En général, la pop et le RnB du début de l’année 2000 ont eu une grande influence sur moi. En ce qui concerne l’influence américaine, je pense d’abord à Mariah Carey et Tony Braxton avec leurs textes très intenses et personnels. Comme mon père travaille à Singapour et au Vietnam et que je lui rends souvent visite, la pop asiatique joue aussi un rôle important, surtout la pop de Corée. Ce genre de pop est très visuelle, ce que je trouve incroyablement stimulant et excitant. Je viens aussi de la génération internet, qui peut écouter toutes sortes de titres d’artistes du monde entier. Et je suis un grand fan de l’Eurovision depuis que je suis tout petit et j’aime toujours découvrir par là des artistes italiens, néerlandais ou encore slovènes.
WTF : Peux-tu nous décrire brièvement ton expérience à l’Eurovision ?
Participer au concours Eurovision de la Chanson a été pour moi une expérience incroyable, extraordinaire et merveilleuse. C’était comme un rêve qui s’est réalisé, l' »ultimate fan package » pour ainsi dire, parce que je suis un grand fan depuis que je suis tout petit. Les attentes étaient très élevées, ce qui m’a beaucoup motivé. Le mieux, c’était de faire la connaissance de tant de gens différents. A l’école, c’était un peu plus difficile parce que mes camarades de classe me percevaient comme « différent » et à l’Eurovision, je n’avais pas le sentiment une seconde que je n’étais pas à ma place, bien au contraire ! Les gens étaient formidables, tous des artistes avec des voix merveilleuses et des chansons avec une vraie valeur artistique. Pour moi, c’était la meilleure école que je pouvais imaginer, j’ai beaucoup appris de cette expérience bouleversante et je l’ai gardée avec moi.
Merci, Bilal!
En octobre prochain, l’artiste entamera sa tournée « Kingdom Tour » en France – du nom de son premier album Kingdom, sorti en mai, sur lequel on retrouve le titre interprété lors de l’Eurovision « Roi » ainsi que les singles « Jaloux » et « Fais Beleck ». « Roi » est un hymne porteur d’un grand message sur l’acceptation de soi, dans lequel la pop urbaine se mèle à la chanson française. « Jaloux » s’adresse directement à ceux qui condamnent Bilal pour son apparence et sa sexualité, mais les propos haineux et homophobes ne peuvent nuire à l’artiste, il rayonne.