Anwar | Un nouvel E.P et une playlist exclusive pour What The France !
Anwar vient de dévoiler son nouvel E.P, baptisé Follow Me, disponible depuis le 14 octobre dernier sur le label français ThinkZik !. « Je suis un sentimental » annonce Anwar dont le nouvel E.P, extrait de son second album à venir, est une serre où fleurissent romances et chants d’amour.
Parmi les cinq titres proposés, certains auraient pu servir à baptiser une nouvelle variété de roses comme « The One » ou « Elizabeth ». A chacune sa couleur, son parfum, son message et ses épines, sans doute. Nous sommes en 2022, à l’ère du speed dating, du revenge porn, de l’amour désacralisé, et un troubadour à la voix androgyne prend encore la peine de cultiver des chansons d’amour à l’ancienne à l’aide du seul engrais admissible, la sincérité. A sentiment éternel, musique sans âge. Celle d’Anwar défie le temps, ignore les modes, se moque des tendances. A la fois pop, rock, folk, avec des soupçons de blues ou de reggae, les mélodies caressent la mémoire mais se gardent bien de flatter la moindre nostalgie. Même si, sans le chercher, sans y penser, elles rejoignent un inconscient collectif, réveillent en nous l’adolescent épris de musiciens, de Buddy Holly à Bob Marley, passés maîtres dans l’art de sublimer l’instant et le sentiment en trois couplets et un refrain.
Né à Tétouan au Maroc dans les années 80, Anwar a ensuite grandi à Bruxelles, vécu un temps à Malaga, fait des études de Sciences Economiques et exercé divers métiers avant d’entrevoir une carrière artistique. Il a ainsi fabriqué des plombs de pêche, tenu un cyber café ou travaillé dans une société de nettoyage. Tout en cultivant ce jardin, la musique, qui de secret est vite devenu envahissant. De son enfance, il conserve le souvenir d’un père mélomane écoutant Jimi Hendrix, James Brown, Creedence Clearwater Revival. Mais aussi des lectures, nourrissant une sensibilité portée au romanesque. Le déclic est venu avec l’album The Score du groupe new yorkais The Fugees qui va lui servir de guide chant, sa voix chantonnant sur celle de Lauryn Hill fut une révélation.Il bricole un temps avec le rap puis intègre un ensemble fusionnant rock et musique gnaoua dont le passage au Festival d’Essaouira en 2005 demeure le principal fait d’arme. «J’ignorais absolument tout de cette culture mais en m’y penchant, j’ai beaucoup appris sur moi-même» souligne celui qui se situe à la confluence de plusieurs origines : berbère, arabe, subsaharienne. Suivront d’autres rencontres, d’autres expériences avec des noms passés plus ou moins inaperçus comme Tizichen, Maximin et Tata Njava de Suarez, avant que son destin ne se précise. «Être autodidacte fait perdre beaucoup de temps mais permet aussi d’apprendre de ses erreurs». Le temps, il le rattrape après sa rencontre avec la chanteuse Zaz qui l’invitera à honorer les premières parties de sa tournée. «Du jour au lendemain, je suis passé du Divan du Monde au Zénith, de quelques centaines de personnes à plusieurs milliers». En 2016, son premier album est le juste reflet de son titre : Beautiful Sunrise. Des mélodies qui vous atteignent avec la pureté, la vénusté d’un premier rayon de soleil. Des romances qui vous séduisent plus qu’elles ne vous draguent. Comme pour son premier album, Follow Me ne promet que ce qu’il peut tenir: de la lumière venantdes racines méditerranéennes de son auteur ainsi que de son prénom, Anwar, qui signifie «lumières» en arabe; mais aussi du halo de délicatesse qui entoure chacun des morceaux.
Enregistré dans un studio de la région parisienne avec le concours de Pascal Danaé et Nicolas Quéré à la réalisation, et intégralement chanté en anglais, Follow Me peint une nouvelle carte du tendre à l’aide d’une palette de sonorités qui de tout temps enluminent la pop de style classique: des guitares, des claviers, une batterie. Le tout s’accompagne d’un vocabulaire qui consacre la suprême victoire du cœur et c’est comme si tout recommençait, que la musique retrouvait son innocence perdue, sa sensibilité primordiale. Avec une esthétique dérivée de celle du blues, à laquelle la guitare de Pascal Danaé n’est pas étrangère, ainis le titre « The One » célèbre l’amour comme idéal et préalable à toute chose en ce monde. Et notamment à ce répertoire où se cristallise tantôt le souvenir d’une liaison pour « Elizabeth », l’expérience de la solitude dans « Lonely », un slow de facture très années 50 façon Heartbreak Hotel. Autant que les sentiments, c’est le désir qui enflamme les personnages de Follow Me, les transportant de Casablanca à Zanzibar et jusqu’au voyage transfrontalier du titre eponyme. Or si la passion finit bien souvent par étouffer son destinataire, celle attisée dans cet E.P nous traverse avec la légèreté d’un frisson et fait de ce disque un véritable enchantement. « Pour moi cet E.P est une photographie d’instants, de situations, d’émotions. Avec des personnages, certains que j’ai croisés, fréquentés ou juste aperçus, qui sont des gens ordinaires et que tout le monde connaît. Ce sont des mots sur des mélodies qui restituent des moments de vie et racontent des histoires universelles. »
Pour nous aider à patienter d’ici la sortie de son deuxième album, Anwar a conçu pour What The France une playlist exclusive regroupant quelques-uns de ses titres « made in France » favoris. L’occasion de (re)découvrir des œuvres signées Noir Désir, Toko Blaze, Joe Bel, Patrick Coutin, Jehro, The Avener, Hindi Zahra, Charlie Winston, Norma, Louise Attaque, Cocoon, Medi, Ben L’Oncle Soul, Ayo, Claire Laffut, Yael Naim, Feu! Chatterton, Imany et Filatov & Karas, Thomas Kahn, Francis Cabrel, Saandia, Joe Dassin, Clara Luciani, Charles Pasi, Saule, Diva Faune, Claire Denamur ou Nino Ferrer. »