Pierre Henry | Notre playlist exclusive pour le 97ème anniversaire de sa naissance !
Né le 9 décembre 1927 à Paris et mort le 5 juillet 2017 dans la même ville, Pierre Henry, qu’on surnomme souvent « le pionnier de la musique concrète », est un compositeur français de musique concrète, mais aussi parfois expérimentale, bruitiste ou électroacoustique.
C’est en 1946 qu’il rencontre le chercheur et compositeur Pierre Schaeffer dans les studios de la Radiodiffusion-télévision française (RTF), dont il deviendra très proche. De cette rencontre va naître « Symphonie pour un homme seul » (1950), œuvre fondatrice de la musique concrète, baptisée ainsi car elle est constituée à partir d’éléments préexistants, empruntés à n’importe quel matériau sonore, que ce soit un bruit ou un son musical, puis composée expérimentalement par une construction directe, sans partition. Pierre Henry est ensuite embauché dans les studios de la RTF, où il deviendra chef des travaux du Groupe de Recherche sur les Musiques Concrètes (GRMC) en 1951. Deux ans plus tard, c’est au Festival de Donaueschingen (Allemagne), qu’est donné « Orphée », le premier opéra « concret » écrit par Pierre Schaeffer et Pierre Henry en 1951, dont il tirera plus tard l’œuvre « Le Voile d’Orphée », qui sera échantillonnée par le duo anglais The Chemical Brothers sur leur succès « Come with us » en 2002, mais aussi un peu plus tôt par le groupe belge Hooverphonic sur « 2 wicky » en 1997.
Pendant la même période, à la fin de l’année 1949, Pierre Henry entame une collaboration avec le chorégraphe Maurice Béjart. Dans ce cadre, il réalise son œuvre la plus connue du grand public : « Messe pour le temps présent » (qu’il a coécrite avec Michel Colombier), dont la première a lieu au festival d’Avignon en 1967, et qui comprend notamment le tube « Psyché Rock ». Ce morceau influencera de multiples œuvres locales et internationales par la suite, parmi lesquelles figure le générique de la célèbre série américaine « Futurama », mais aussi les titres « What up » de Busta Rhymes, « Conne » de Brigitte Fontaine, « Shattering Inner Journeys » de The Gaslamp Killer ou « Les papillons noirs » de Bijou. Plusieurs autres extraits de « Messe pour le temps présent » seront aussi échantillonnés, on peut citer « Jericho Jerk » notamment recyclé par D’Angelo, Fat Joe, James Blake, A Tribe Called Quest, Colle Der Fomento ou Lunatic, mais aussi « Teen Tonic » ré-interprété par Fatboy Slim dans « Song for Lindy » en 1996 ou « La reine verte » qui aura droit à une seconde jeunesse entre les mains de Coldcut, sous le nom de « Atomic Moog 2000 », toujours en 1996.
En 1958, Pierre Henry quitte les studios de la RTF et crée le premier studio d’enregistrement indépendant en France, APSOME (Applications de Procédés Sonores en Musique Électroacoustique). Ce studio privé consacré aux musiques électroacoustiques, est dans un premier temps situé rue Cardinet à Paris, puis, à partir de 1966, à Saint-Germain-des-Prés. En 1969, il collabore avec la formation britannique Spooky Tooth sur l’album « Ceremony », où figure le titre « Have mercy » qui sera échantillonné par DJ Vadim pour « Lord forgive me» en 1996.
En 1982, il crée un second studio de recherche musicale, appelé Son/Ré. Ce studio, situé dans une ruelle du douzième arrondissement de Paris, obtient le soutien du Ministère de la Culture dès 1982, puis celui de la Ville de Paris en 1990
En 1997, pour les soixante-dix ans du compositeur, sort la compilation « Métamorphose : Messe pour le temps présent », regroupant des remix par des artistes de musique électronique tels que Fatboy Slim, Coldcut, Saint Germain, The Mighty Bop ou encore Dimitri From Paris. En 2007, Pierre Henry décide de confier la totalité de ses œuvres à la Bibliothèque nationale de France.
Grâce à notre playlist « Who sampled Pierre Henry ?», nous vous proposons de (re)découvrir une sélection de ses titres échantillonnés par des artistes du monde entier. Après chaque morceau original, retrouvez un ou plusieurs titres fabriqués à partir de celui-ci.