Joséphine Baker | Une playlist What The France pour son entrée au Panthéon !
Le 30 novembre 2021, La chanteuse, actrice, danseuse et meneuse de revue franco-américaine Joséphine Baker (1906-1975) deviendra la sixième personnalité féminine, mais aussi la première femme de couleur, à faire son entrée au Panthéon. L’occasion pour What The France de revenir sur le parcours exceptionnel de celle qui, en plus d’être une artiste mondialement connue, fut aussi résistante et espionne pendant la seconde guerre mondiale, avant de s’engager contre le racisme et l’antisémitisme.
Née le 3 juin 1906 dans le Missouri, sous le nom de Freda Josephine McDonald, elle s’initie à la danse et rejoint en 1920 le trio Jones Family Band, avant de tenter sa chance à New York. En 1925, elle arrive à Paris et fait sensation en dansant le Charleston en première partie de la « Revue nègre » au Théâtre des Champs-Elysées, elle deviendra ensuite meneuse de revue au Folies Bergères, puis également chanteuse et actrice de cinéma. En 1937, elle épouse l’homme d’affaires Jean Lion et obtient la nationalité française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans la Résistance et deviendra agent du renseignement du contre-espionnage français ce qui lui vaudra de recevoir la Médaille de la Résistance en 1946, mais aussi la Médaille de la ville de Paris en 1956, puis la Légion d’honneur en 1961. Elle ne quittera jamais la scène jusqu’à son décès le 12 avril 1975 à Paris, à l’âge de 68 ans, alors qu’elle est encore en tournée pour célébrer ses 50 ans de carrière.
Artiste multi casquette et femme engagée, Joséphine Baker aura durablement marqué la musique du XXème siècle, grâce à ses nombreux morceaux qui ont fait le tour du monde. Tout commence avec la chanson « J’ai deux amours », qui sera son premier succès en 1930, elle est accompagnée pour l’occasion par Adrien Lamy, avec un texte de Géo Koger et d’Henri Varna sur une composition de Vincent Scotto. A noter qu’elle prendra après-guerre la liberté de modifier les paroles dans une nouvelle version, transformant la phrase «« J’ai deux amours, mon pays et Paris… » », en « « J’ai deux amours, mon pays, c’est Paris… ». Ce titre sera également repris par Madeleine Peyroux en 2004, puis Dee Dee Bridgewater en 2005, ainsi que par Zaz dans son album « Paris » en 2014, il connaitra aussi une adaptation en allemand par Max Raabe (« Ich bin ja nur eine Laune von dir ») et en polonais par Mieczysław Fogg (« Mały biały domek »). On se souviendra également de son interprétation mémorable de « La petite tonkinoise », toujours en 1930, qui reprend un autre titre composé par Vincent Scotto et écrit par Henri Christiné, popularisé dès 1906 par le chanteur français Pierre-Paul Marsalés alias Polin. Déjà auparavant, l’actrice polonaise Anna Held avait adapté cette chanson en anglais, sous le titre « It’s delightful to be married », et elle sera aussi chantée par l’actrice allemande Luise Rainer dans une scène du film « Le Grand Ziegfeld » (1936), avant d’être à nouveau reprise en français par l’actrice et chanteuse espagnole Sara Montiel (1961). Par la suite, Joséphine Baker interprétera de nombreux standards aussi bien français qu’internationaux, apportant à chaque fois sa touche personnelle aux œuvres qu’elle revisite.
A travers notre playlist « Joséphine Baker Forever », nous vous proposons d’écouter une sélection de quelques-uns de ses titres le plus marquants, avec en ouverture les deux versions de son hymne « J’ai deux amours ». Chaque morceau est suivi de diverses adaptations, allant de la version originale aux musiques actuelles. Au cours de ce voyage musical, vous croiserez ainsi les voix inoubliables d’Edith Piaf, Mistinguett, Charles Trenet, Ray Ventura, Juliette Gréco & Mélody Gardot, Zaz, Viktor Lazlo, Aileen Stanley, René Marquay, Bobby Capo, Chimène Badi, Alibert, Domenico Modugno, Rina Ketty, mais aussi Ella Fitzgerald & Louis Armstrong ou Les Compagnons De La Chanson.